Le plan Export CEBio Période 2020-2030
Les professionnels du Bio se sont lancés dans l’export à la fin des années 80, et ont développé des produits avec l’objectif de répondre à la demande de clients européens. Depuis, le marché national a évolué et attire plus d’opérateurs, qui maîtrisent un savoir faire pour la commercialisation au Maroc et dans le monde. Aujourd’hui, les opérateurs nationaux avancent dans le Bio, à différentes vitesses, et la situation est mûre, après le contrat-programme du plan Maroc Vert, pour une politique dynamique et multidimensionnelle qui mobilise la plus grande partie des ressources existantes et potentielles dans le secteur. Avec le plan Génération Green (GG) en gestation, nous sommes appelés en tant qu’entrepreneurs à identifier les effets levier et déclencher les accélérations possibles et multiformes avec les effets cascades qu’on peut en attendre pour des résultats rapides, inscrits dans la durée. Voici selon nous, 12 propositions concrètes et nécessaires sur lesquelles devrait être fondé ce plan :
1. Adosser solidement le plan GG aux entrepreneurs expérimentés, qui ont un savoir faire en matière de procédure douanière, de contrôle, d’hygiène et de maîtrise des règlementations Bio dans les pays récepteurs, et qui ont la capacité de répondre à la demande de clients étrangers par le volume, la qualité et dans la continuité. Il s’agit d’aider à augmenter le chiffre d’affaire global du Bio à l’export aussi vite que possible ;
2. Identifier les entrepreneurs qui ont un potentiel à l’export, après qu’ils aient fait leurs preuves sur le marché intérieur, avec le volume critique nécessaire pour l’export, la qualité et une capacité d’adaptation aux clients B2B ;
3. Stimuler les locomotives régionales et nationales sur le marché national pour qu’elles agrègent d’autres opérateurs localement, pour augmenter leurs volumes d’affaires et pour les accompagner à développer le savoir faire nécessaire correspondant à une offre exportable ;
4. Créer un classement des entrepreneurs, en fonction de leurs capacités de production, la qualité de leurs produits et l’intérêt pour les marchés cible, de leur réactivité et leur flexibilité, leur savoir faire en soft management ;
5. Identifier les indicateurs adéquats pour l’export du Bio pour pouvoir suivre les résultats de stratégies mises en place et pouvoir ajuster les politiques suivies ;
6. Faire reconnaitre la réglementation marocaine par l’Union Européenne et reconnaitre les réglementations américaine, japonaise, australienne, dans un premier temps ;
7. Simplifier la réglementation nationale existante pour stimuler l’export et faciliter les procédures administratives pour les exportateurs ;
8. Renforcer les capacités des laboratoires d’analyses nationaux (Foodex, ONSSA) pour assurer les contrôles avant le départ des marchandises et éviter les rejets aux frontières des pays cibles ;
9. Maintenir et faciliter la réglementation à l’import, afin de créer une demande nationale significative en produits Bio, créer un effet d’entrainement pour la production nationale, générer par l’exemple des initiatives pour de nouvelles entreprises et start-ups innovantes ;
10. Bâtir des liens mutuellement bénéfiques avec des partenaires étrangers pour faciliter les échanges import-export et ancrer de nouvelles routes commerciales dans le Bio, notamment entre l’Europe et l’Afrique, qui passerait par le Maroc. Le projet de Biopark représentera à cet égard une plateforme attractive pour les produits et pour les investissements ;
11. Créer des plateformes d’exportation pour les produits marocains dans les grands pays clients comme l’Europe, notamment en Espagne et en France, pour faciliter les groupages, la recherche des meilleurs clients, la réactivité et la négociation ;
12. Construite une stratégie de participations aux salons internationaux et de prolongement des salons nationaux et régionaux (déjà initiés) sur la base de critères objectifs et d’indicateurs de suivi et de performance, inscrire aussi dans la durée les Trophées pour l’export Bio, avec notamment la contribution de Foodex.
Pour cet agenda à l’export comme pour les autres domaines du plan Génération Green, le partenariat Public-Privé est indispensable, depuis la conception jusqu’à l’implémentation, dans la transparence et la confiance.