La vitamine D et l’huile de poisson peuvent prévenir les maladies auto-immunes

Santé
Plus de 24 millions de personnes souffrent de pathologies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis ou les maladies thyroïdiennes. Mais jusqu’à présent, les scientifiques n’ont pas identifié de moyens potentiels de prévenir ces pathologies lourdes, qui touchent de manière disproportionnée les femmes.
Une étude de Harvard suggère toutefois que des suppléments de vitamine D et d’huile de poisson pourraient protéger les adultes de plus de 50 ans contre le développement de troubles auto-immunes.
Toutes ces affections – qui sont plus de 80 – surviennent lorsque le système immunitaire attaque par erreur des cellules, des tissus ou des organes sains. Leurs symptômes varient, mais peuvent inclure des douleurs, de la fatigue, des problèmes de peau et d’autres problèmes chroniques.
“Nous avons été surpris qu’un signal de bienfaits puisse émerger pour un groupe de maladies aussi large et varié”, déclare le Dr JoAnn Manson, chef de la division de médecine préventive au Brigham and Women’s Hospital affilié à Harvard, qui a dirigé le principal test sur la vitamine D et les oméga-3 (VITAL) et qui est coauteur du nouveau rapport, publié le 26 janvier 2022 dans The BMJ. “Comme il n’existe aucun moyen connu de prévenir les maladies auto-immunes – que ce soit le mode de vie, le régime alimentaire ou les médicaments – ces résultats étaient passionnants.”
Une utilisation plus longue, des résultats plus solides
L’essai contrôlé randomisé – considéré comme la référence en matière de recherche – a porté sur 25 871 adultes âgés de plus de 50 ans, de races diverses, qui ont été répartis en quatre groupes. Les personnes d’un groupe ont pris 2 000 UI de vitamine D3 chaque jour ; celles d’un autre groupe ont pris 1 000 milligrammes d’huile de poisson (contenant des acides gras oméga-3 d’origine marine) ; celles d’un troisième groupe ont pris les deux ; et les autres ont pris deux placebos. Aucun ne savait dans quel groupe il se trouvait.
La dose de vitamine D utilisée dans l’essai est plus de deux fois supérieure à l’apport quotidien recommandé de 600 UI (ou 800 UI pour les personnes de 71 ans et plus). Au cours d’une période de suivi de cinq ans, les participants ont indiqué aux chercheurs s’ils avaient reçu un diagnostic de maladie auto-immune, et les diagnostics ont été confirmés par les dossiers médicaux.
Par rapport au placebo, la supplémentation en vitamine D a été associée à une réduction de 22 % du risque de maladie auto-immune dans son ensemble. L’amélioration était plus importante (39 %) après les deux premières années de traitement.
L’huile de poisson seule a donné des résultats moins robustes, mais elle a tout de même permis de réduire le nombre de participants ayant reçu un diagnostic confirmé de maladie auto-immune par rapport au placebo.
“Les résultats suggèrent que les réductions de risque se sont renforcées avec un traitement plus long”, dit le Dr Manson.
Effets de lutte contre l’inflammation
Comment la vitamine D et l’huile de poisson peuvent-elles contrecarrer les maladies auto-immunes ? Les chercheurs s’attendaient à ce que le duo ait des effets préventifs en raison de leur capacité à réguler le système immunitaire et à réduire l’inflammation, qui est à l’origine des troubles auto-immunes.
Les résultats ont des implications importantes pour les femmes, qui sont au moins quatre fois plus susceptibles que les hommes de se voir diagnostiquer une maladie auto-immune. Mais il est trop tôt pour recommander à tout le monde de prendre des suppléments de vitamine D ou d’huile de poisson dans l’espoir de prévenir les maladies auto-immunes, dit le Dr Manson.
D’autres recherches devraient également se concentrer sur les effets de ces suppléments chez les personnes à haut risque et chez les jeunes adultes, car les maladies auto-immunes se développent souvent plus tôt à l’âge adulte.
“Les personnes qui ont de lourds antécédents familiaux ou à qui l’on a indiqué qu’elles pouvaient présenter des signes précoces d’une maladie auto-immune pourraient vouloir discuter avec leur médecin de l’opportunité de commencer à prendre ces compléments”, ajoute le Dr Manson.

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